L’art du gribouillage : Doodler

Pendant longtemps, j’ai considéré les modèles de Stephen West comme trop excentriques, trop flashy pour moi. J’étais complètement fascinée par l’originalité de la construction, par la modularité de chacun d’entre eux et par les résultats obtenus tellement différents en fonction de la personnalité de chaque tricoteur, mais j’hésitais en même temps à me lancer dans un de ses modèles, ne sachant lequel faire, ni quelle laine choisir, dans quels coloris…

Quand en octobre dernier il a annoncé la sortie de son KAL mystère : The Doodler organisé en novembre… J’avais adoré la vidéo !!! J’ai eu la chanson en tête pendant des jours et des jours… ‘Cause Baby you’re a knitter, all over Ravelry and Twitter… Make your needles knit, knit, purl… Ne me remerciez pas si, maintenant, vous l’avez dans la tête vous aussi ! 🙂 A ce moment là, je me suis dit que c’était le moment où jamais de tester un de ses patrons !

Comme je n’avais pas de fils convenant dans mon stock et que j’avais encore un peu peur, je n’ai pas acheté le patron tout de suite. J’ai préféré guetter un peu les premiers indices… Et lorsque j’ai vu toutes ces jolies petites ailes de papillon apparaître sur les réseaux sociaux (notamment Instagram), j’ai su qu’il fallait que je le fasse ! J’ai continué à zyeuter les différentes versions que je voyais, notant les associations de couleurs que j’aimais, bien décidée à acheter la laine fin novembre au salon Créations & Savoir-Faire.

Et c’est ce que j’ai fait. Dès le premier jour, je suis allée sur le stand de L’OisiveThé pour attraper 3 écheveaux de La Bien Aimée merinos single, avant qu’ils ne disparaissent tous dans les sacs des autres visiteurs ! Je savais que je voulais une base plutôt neutre, d’où les coloris Undergrowth et Driftwood Graffiti, mais avec quand même une couleur pétillante au milieu pour illuminer tout ça : c’est là que j’ai craqué pour Tang !

De retour de CSF, pleins d’autres projets sont passés avant mon Doodler.

Il faut dire qu’en tant que créatrice de patrons de tricot, j’ai un peu de mal à tricoter d’autres modèles que ceux que je crée, même si j’ai décidé cette année de tricoter plus pour moi. Avec 2 enfants à la maison (même si un va un peu à la crèche et l’autre va à l’école), mon temps de tricot est assez limité et je préfère souvent le passer à avancer sur un de mes modèles, pour être sûre d’avoir des choses à publier tout au long de l’année, ou sur un tricot pour mes enfants, pour qu’ils aient des vêtements sur le dos, plutôt que sur du tricot « égoïste » pour moi toute seule…

Mon Doodler a donc attendu son heure pendant près de  3 mois. Je ne l’oubliais pas… A vrai dire, je ne risquais pas de l’oublier : mes écheveaux de la Bien Aimée ont passé ces 3 mois bien en évidence sur mon bureau et je les papouillais très régulièrement…

Lorsqu’en février, à l’approche des vacances d’hiver, il a fallu que je choisisse un projet à emmener, j’ai décidé de craquer et tricoter pour moi… Bien entendu, le choix du modèle et de la laine était tout trouvé !

A partir du moment où je l’ai commencé, j’ai eu énormément de mal à poser mes aiguilles. Le modèle est tellement addictif ! J’ai littéralement adoré voir l’aile de papillon apparaître (c’est tellement joli !) et la torsade est vraiment très chouette à travailler.

Ma seule hésitation : Tang ! Lorsqu’il a fallu attaquer l’indice n°3 avec la 3ème couleur, j’ai eu beaucoup de doutes. Tang paraissait tellement fluo ! J’ai longuement argumenté le pour et le contre de continuer avec cette couleur, pesant différentes options pour atténuer l’effet fluo et ancrer plus ce coloris avec les deux autres (avec par exemple une rayure de Undergrowth) et puis je me suis finalement laissée entraîner et j’ai tricoté les 4 répétitions sans réfléchir !

Petite hésitation ensuite pour la bordure : juste un I-cord en Undergrowth ? Ou bien l’I-cord en Undergrowth plus les picots en Tang ? Dur, dur, dur…

Au final, j’ai choisi un mix des deux. J’ai bien fait les mailles glissées en Tang pour préparer les picots, mais au lieu de les mettre de côté pour faire l’I-cord puis les picots après, j’ai décidé de rabattre toutes les mailles avec l’I-cord en Undergrowth… Ce n’est peut-être pas très parlant comme ça, alors j’espère que le photo suivante vous aidera à visualiser la chose 😉

Au final, je suis ravie de ce nouveau châle, et je n’hésiterai plus à tricoter un modèle de Stephen West : il suffit de choisir des couleurs qui nous conviennent !

Et je suis finalement tombée encore plus amoureuse de Tang une fois tricoté. Oui, c’est une couleur flashy, mais aussi très printanière, et je trouve qu’elle me donne bonne mine !

Par contre, pendant tout le tricot, j’ai eu une minette qui m’a observée, me demandant régulièrement pour qui je tricotais (« pour moi ! ») et quand est-ce que je lui ferai un châle pour elle (« bientôt… ») et… et… et… Elle le trouve très joli et a été ravie que je lui demande de poser avec… Cela a réveillé la chipie qui est en elle et elle s’est bien amusée ! Mais elle se l’est aussi un peu appropriée !

Je crois qu’un futur châle pour elle devra vite être d’actualité si on veut éviter une guerre… 😀

Lors de CSF, j’avais promis à Julie une vidéo de moi dans mon Doodler, dans l’esprit de celle de Stephen, mais les seules idées de chansons qui me venaient étaient sur l’air de la reine des Neiges, et, malgré beaucoup d’entraînement, cela sonnait plutôt (très) mal, alors, pour notre santé mentale à tous, j’ai préféré m’abstenir…

« Doodler ! Doodler ! c’est mon premier châle de Westknit !

Doodler ! Doodler ! Et ça s’ra pas le dernier…

J’ai A-DO-RE le TRI-CO-TER !

Merci Stephen d’avoir créé ce châle parfait… »

Je vous laisse le mettre en musique… 😉